Depuis le début de la crise du coronavirus, le CAC 40 est en baisse de 30 %, suscitant de l’inquiétude au sein des épargnants. Les Français qui ont souscrit une assurance vie ont-ils raison de s’inquiéter pour leur épargne ?
Les épargnes en unités de compte
En cette période de crise, un investisseur avisé serait amené à investir encore plus pour espérer gagner plus lors de la hausse des marchés. Mais ici, il faut croire que les épargnants sont perplexes quant à la conduite à tenir. Faut-il sécuriser les actifs et convertir les fonds disponibles en euro ou bien faut-il procéder à un rachat ? Faut-il patienter jusqu’à la fin de la crise pour voir les activités reprendre ? Ou bien encore faut-il investir pour espérer un gros retour sur investissement à la fin de la crise ? Tel est le dilemme auquel les épargnants font face.
Néanmoins, il est préférable autant que possible de patienter la fin de crise pour ceux qui n’ont pas un besoin pressant de leurs avoirs. D’autre part, les épargnants qui ne reculent pas devant le risque peuvent s’aventurer à investir davantage pendant que les prix sont bas. Toutefois, il faut procéder progressivement et de façon judicieuse en visant le long terme.
Les épargnes en euros
Les fonds en euros constituent environ 80 % des obligations. Le reste des 20 % est réparti entre les actions et l’immobilier. Cependant, les taux d’intérêt durablement bas ne profitent pas aux compagnies d’assurance. Ils ont l’obligation de garantir à tout moment le capital et sa disponibilité, avec un taux de rendement très bas.
Si les épargnes convergent vers les fonds en euro, les assureurs devront faire des placements dans les obligations à faible taux. Ceci aura pour conséquence de fragiliser la solvabilité du fonds, mettant ainsi ceux-ci dans l’incapacité de garantir le capital.
Habituellement, il est reconnu que les épargnants ont recours aux actifs les moins risqués après une période de crise. Si le phénomène se constate cette fois encore, les compagnies d’assurance vie, dont la situation financière est fragile, seront en difficulté.
Ainsi, elles devront faire appel aux réserves comme à l’accoutumée. Les assureurs ont en effet la possibilité de constituer une réserve avec une partie des fonds en euros. Cette provision, dont la durée n’excède pas 8 ans, appartient entièrement aux épargnants, et doit leur être intégralement redistribuée à terme.
La dernière porte de sortie serait le recours à la loi Sapin 2 qui autorise les compagnies d’assurance en difficulté à prendre certaines mesures pour garantir leur pérennité.