Selon Gabriel Gaspard, chef d’entreprise à la retraite et spécialiste en économie financière, la réforme du régime d’assurance chômage de 2018 serait inefficace. Les travaux du ministre du Travail, en collaboration avec les partenaires sociaux, devraient permettre de trouver une issue à cette réforme.
Le chômage grandissant en France
Le chômage est en augmentation en France depuis quelques années. Une situation accrue par la crise de Covid-19 qui a entraîné la suppression de nombreux emplois, la fermeture des bureaux et des magasins, et a contraint de nombreuses personnes à travailler à domicile.
Le taux de chômage est passé de 1,6 % en 1970 à 9,7 % en 2020. Dans un environnement où les allocations ne dépendent que des cotisations salariales, la situation pourrait être encore plus compliquée dans la mesure où l’on ignore la fin de la crise économique et financière engendrée.
Cependant, avec la révision constitutionnelle du 22 février 1996, l’implication de l’État se trouve renforcée. En effet, la conséquence directe de l’institution de cette loi est l’augmentation du rôle du parlement et une plus grande implication de l’État dans la gestion des finances sociales. Une fonction qui, jusqu’alors, était assurée par les partenaires sociaux.
De nombreux Français ignorent que les allocations reversées aux chômeurs proviennent des cotisations versées par les citoyens encore en fonction. Des cotisations gérées par les partenaires sociaux que sont les syndicats et le patronat.
Une fois tous les deux ans, ces partenaires conviennent du financement et des règles d’indemnisation que le gouvernement doit entériner ou pas. Lorsque les négociations peinent à aboutir, l’État reprend les choses en main pour dicter la marche à suivre.
À cet effet, force est de constater que depuis les dernières élections présidentielles, les règles imposées par l’État sont de plus en plus strictes et contraignantes. Il a même été retiré aux partenaires sociaux la gestion de l’assurance chômage.
Dans sa dernière proposition visant à booster le pouvoir d’achat des salariés, le Président français a abondé dans ce sens en remplaçant les 2,4 % de cotisation par une augmentation de 1,7 point, la contribution sociale généralisée.
À travers cet acte, l’État s’arroge tous les pouvoirs sur ces ressources et limite le champ d’action des partenariats sociaux. Désormais, ceux-ci ne peuvent se prononcer que sur la question de la contribution patronale qui pourrait être supprimée. Ainsi, les cotisations sociales sont, d’une part, muées en impôts qui sont fonction des aléas politiques et sanitaires. Les cotisations sociales, qui constituent des ressources pérennes et stables, sont supprimées d’autre part. Avec de telles mesures, l’État aura la liberté d’action de baisser le niveau d’indemnisation, reprendre avec la dégressivité des allocations et donner une plus grande ouverture aux assurances privées.